Histoire et Témoignage

5 témoignages d’une femme qui a perdu ses enfants

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Il y a des douleurs qu’on ne peut pas vraiment expliquer avec des mots. Des choses qu’on vit, et même des années après, on n’arrive toujours pas à en parler sans avoir la gorge serrée. Cet article, c’est pas juste une suite de mots. C’est des morceaux de vie, des histoires vraies d’une maman comme tant d’autres, mais que la vie a fracassée là où ça fait le plus mal : elle a perdu ses enfants.

Je vous partage ici cinq moments, cinq douleurs, cinq silences remplis de larmes. Peut-être que vous êtes en train de traverser quelque chose de semblable. Peut-être que vous connaissez quelqu’un. Alors prenez le temps de lire. Juste lire.

Femme en larmes après la perte de son enfant, assise seule dans une pièce sombre
Femme en larmes après la perte de son enfant, assise seule dans une pièce sombre

Mon bébé est parti dans son sommeil – et je n’ai rien pu faire

C’était un matin d’automne, je m’en souviens comme si c’était hier. Le ciel était gris, comme s’il savait ce qui allait arriver. Mon petit Adam avait à peine six mois. Un bébé calme, souriant, toujours collé à moi. La veille, il avait rigolé comme jamais. J’avais préparé sa purée préférée… et on avait écouté des comptines avant de dormir.

Le matin, je suis allée le voir dans son berceau. Et là… je l’ai trouvé froid. Silencieux. J’ai crié, j’ai hurlé, j’ai couru appeler les pompiers, mais il était déjà parti. On a parlé de « mort subite du nourrisson ». Un terme froid, brutal. Mais ça ne veut rien dire quand on est maman. Ce que je sais, c’est que mon enfant est mort. Sans prévenir. Sans adieu. Et depuis, chaque réveil est une épreuve.


Un accident de voiture a brisé ma famille en une seconde

On revenait d’un week-end chez mes parents. Mon mari conduisait. Les enfants dormaient à l’arrière : Lilia, 4 ans, et Sami, 7 ans. On chantait dans la voiture, on rigolait, tout allait bien… Et puis, ce camion a dérapé. Il roulait trop vite, a perdu le contrôle. Il a percuté notre voiture de plein fouet.

J’ai ouvert les yeux à l’hôpital. J’ai tout de suite su. J’ai vu le regard du médecin, le silence de mon mari, les infirmières qui évitaient mon regard. Lilia et Sami n’avaient pas survécu. Deux petits êtres remplis de vie, partis comme ça, sur une route mouillée.

Depuis, chaque virage me fait trembler. Chaque bruit de frein me donne envie de vomir. Je conduis à peine. Et je revois leur visage dans le rétroviseur. Tous les jours.


Il est parti après une longue maladie, et je n’ai plus jamais été la même

Mon fils Mehdi était malade depuis ses 3 ans. Leucémie. Un mot qu’on ne comprend jamais vraiment, jusqu’à ce qu’il vienne habiter chez vous. On a vécu dans les hôpitaux, entre les piqûres, les pleurs, les machines qui bipent. Pendant 4 ans, on s’est battu. Ensemble.

Je le regardais perdre ses cheveux, puis son sourire, puis ses forces. Et moi, je faisais semblant. Je lui lisais ses livres préférés, je riais fort, je lui parlais de nos vacances qu’on ferait « quand il ira mieux ». Mais il le savait. Il me regardait avec ce regard si profond, comme s’il voulait me rassurer, moi. À 7 ans.

Il est mort dans mes bras. Un dimanche soir. Je n’arrive plus à regarder des dessins animés. Ni même des photos de lui. J’ai tout rangé dans une boîte. Une seule. C’est tout ce qui me reste de lui.


Une fausse couche à 5 mois… comme si on m’avait arraché une partie de moi

On n’en parle pas assez. Comme si c’était pas un vrai deuil. Comme si un bébé qu’on n’a pas vu naître, ça compte moins. Mais moi, je l’ai senti bouger. J’avais déjà choisi son prénom : Yasmine. J’avais acheté des petits habits, même une gigoteuse rose pâle.

Et puis un jour, plus rien. Plus de battement au monito. La sage-femme m’a regardée et a dit doucement : « Je suis désolée, il n’y a plus de rythme. » J’ai accouché d’un bébé sans vie. Et j’ai pleuré pendant des semaines. Des mois. Je me sentais vide. Coupable aussi. Oui, même si on me disait que ce n’était pas ma faute.

Aujourd’hui encore, quand je passe devant un rayon bébé, j’ai le cœur qui se serre. Je fais semblant de regarder ailleurs. Mais mon cœur, lui, regarde toujours en arrière.


Mon fils s’est suicidé à 17 ans… et je n’ai rien vu venir

C’est peut-être le pire. Quand un enfant décide de partir, et qu’on n’a rien vu. Pas un mot, pas un appel à l’aide. Samy était un garçon discret. Un peu dans sa bulle. Passionné de musique. Il écrivait des textes, composait des morceaux dans sa chambre.

Un soir, il n’est pas venu manger. J’ai cru qu’il faisait la tête. Puis j’ai entendu un bruit sourd. Il s’était jeté du balcon. Il m’a laissé une lettre. Trois lignes. Il disait qu’il n’en pouvait plus. Qu’il se sentait vide. Il s’excusait. Trois lignes pour une douleur qui me suit jour et nuit.

Je vis avec ça. Avec les questions sans réponse. Les « et si ». Les « j’aurais dû ». Les gens disent que le temps guérit. Mais il ne guérit pas tout. Il habille les blessures, mais elles saignent encore, parfois, sans prévenir.


Un mot pour vous qui lisez…

Si vous êtes une maman brisée, sachez que vous n’êtes pas seule. Je ne prétends pas avoir des solutions. Mais je sais que parler aide. Crier. Pleurer. Écrire. Même hurler dans un coussin si besoin.

Il y a des jours où je souris, puis je me déteste de le faire. D’autres où je ne veux même pas sortir du lit. Et c’est ok. Il faut laisser le chagrin faire son chemin. Ne pas écouter ceux qui disent « Il faut tourner la page ». On ne tourne jamais la page quand il s’agit de ses enfants. On apprend juste à respirer différemment.

Prenez soin de vous. Même un peu. Même mal.


“Le deuil, ce n’est pas oublier. C’est apprendre à vivre avec une absence.”

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